Roméo & Juliette [OS]

Il faisait froid, un vent glacial soufflait et la nuit était déjà tombée depuis un bon moment. De plus les rues étaient extrêmement calmes et mal fréquentées. Que du bon pour me rassurer en gros ! Je marchais de plus en plus vite espérant m’y retrouver même si je pensais m’être perdue, ce qui me paniquais encore plus, jusqu’au moment où je sentis une sorte de présence. Mon rythme cardiaque s’accéléra, des sueurs froides se mirent à couler le long de mon front et tous mes membres se mirent à trembler ; quelqu’un me suivait j’en étais sûre. J’entendis alors des bruits de pas qui se rapprochait de moi de plus en plus vite, j’ai voulu me mettre à courir mais il était trop tard, il m’avait rattrapée. La personne en question m’attrapa par le bras avant de plaquer sa main sur ma bouche. Automatiquement les larmes se mirent à couler abondamment, j’avais peur terriblement peur de ce que cette personne allait me faire, je voulais crier mais je ne pouvais pas, sa main m’empêcha d’émettre le moindre son.

« - Alors tu te promènes toute seule ? Chez toi ce n’est pas par ici à ce que je sache. Il ne fallait pas me planter comme ça tu ne te serais pas perdue aussi loin !
-Jong… Jonghyun ?! m’écriais-je alors qu’il retirait lentement sa main.
-Oui c’est moi je … tu pleures ?
-Espèce d’imbécile ! J’ai cru que t’étais un psychopathe ou je ne sais pas quoi ! T’es vraiment débile ! Je te hais je préfère retrouver mon chemin toute seule !
-Attends ! Je … je suis désolé je ne voulais pas te faire peur.
-T’aurais dû y réfléchir avant imbécile ! déclarais-je en partant alors que mes larmes coulaient toujours.
-Excuses-moi, je suis vraiment désolé… Ce n’est pas mon genre de m’excuser alors profite en au lieu de faire ta tête de mule !
- Non mais tu te prends pour qui ! T’es toujours là à te croire supérieur aux autres tu es franchement invivable Jong !
- Pardonnes moi, j’ai vraiment eu du mal à accepter mon départ de Corée ; j’ai jamais accepté le fait de déménager dans un autre pays. Chez moi j’avais tout, ma famille, mes amis mon lycée mes habitudes… Tandis qu’ici je n’ai aucun repère, aucune personne qui peut être là pour moi et …
- Tu crois que c’est en ayant cette attitude que tu te feras des amis ? Le coupais je tout en retenant mes larmes.
- Je ne sais plus où j’en suis… Je ne sais plus où je vais… J’ai perdu tous mes repères en venant ici ! Tous mes rêves et toutes les personnes chères à mon cœur ! C’est pour ça que j’avais une sorte de barrière qui m’empêchait de me rapprocher des autres, mais bizarrement… Avec toi c’est différent. J’ai beau être infect avec toi j’arrive toujours à me radoucir au bout d’un moment… Je crois que je t’aime bien finalement.
- J’ai bien entendu ? Tu viens de dire que tu m’aimais bien ? Tu vas bien ? T’a de la fièvre ?
- Yah je suis sympa avec toi et là c’est toi qui te moques !
- Qu’est-ce que j’en sais si tu es sérieux ou non ! Tu passes ton temps à te moquer de moi, c’est peut être une nouvelle tentative pour essayer de te foutre de ma poire ! »

Il ne dit plus rien et se contenta d’avancer sans dire le moindre mot ; en plus de ça il est susceptible… De toute façon tant pis pour lui et son mauvais caractère ! Après un bon moment de marche nous sommes arrivés devant chez moi et c’est encore sans un mot que je me suis précitée vers la porte d’entrée.

« - Bon je te dis à demain ! m’exclamais je tandis qu’il regardait au loin.
- Ouai c’est ça à demain… »

Il restait planté là, tournant sont regard vers moi, voir si je rentrais bien chez moi. Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs mais bon. Son regard était comme triste, l’avais-je blessé en ne le croyant pas tout à l’heure ? Bon et puis tant pis il l’a bien mérité de toute façon ! Enfin je crois … Sans m’en rendre compte j’étais resté plantée devant la porte comme lui qui attendait que je rentre. Un fou rire nous pris alors, tellement nous étions ridicules à rester dans le froid à attendre que l’autre ne daigne faire un pas.

« - Bon je vais rentrer…
-Oui il vaudrait mieux, me dit-il tout en me souriant, un sourire sincère et non moqueur comme il avait l’habitude.
-Tu ferais mieux d’y aller toi aussi ! finissais-je tout en mettant ma main sur la poignée.
-Ah… euh ….ouais…»

Encore une fois nous ne bougions pas, attendant que l’autre fasse un pas, j’ouvris alors la porte mais il ne fit toujours aucun mouvement. En soupirant je finis par rentrer, jetant un dernier coup d’œil à mon ami qui était resté planté devant ma maison. Pourquoi il ne rentrait pas chez lui cet imbécile ? Interloquée par son comportement, je me suis précipité vers ma chambre, disant un bref « je suis de retour » à ma famille avant de pénétrer dans mon antre pour me précipiter vers ma fenêtre. Il était toujours là à regarder dans le vide. Sans attendre j’ouvris ma fenêtre, faisant rentrer dans la pièce un vent froid qui vint décoiffer mes cheveux blond. Telle une statut il ne bougeait toujours pas, ne remarquant pour le moins du monde que je l’observais du haut de chez moi, comme perdu dans ses pensées.

« - Yah Jonghyun ! Qu’est-ce que tu fais ? Tu vas attraper froid à rester là comme ça ! Rentres chez toi.
-Et bien je … Comment dire … »

Il avait l’air d’hésiter, il est vraiment bizarre comme garçon ce n’est pas possible ! Je restais donc là à le regarder, toujours en train d’attendre le dégel apparemment. Il releva alors la tête et croisa mon regard, avant de me lancer un sourire gêné.

« - Lauriane je … j’ai un truc à te dire … Ce n’est pas facile en fait… je…
- Bon tu vas cracher le morceau !
- Mais c’est honteux tu sais…
- C’est pour ça que tu restes planté là depuis tout à l’heure ? »

Il hocha la tête tout en se mordant la lèvre inférieure. Mon dieux que va-t-il me dire… non, j’ai peur de comprendre. Il ne serait pas…

« - Je ne sais pas comment faire pour rentrer chez moi … Je t’ai menti je n’habite pas du tout par ici. »

Gros blanc. J’étais choquée de ce que qu’il venait de m’avouer, et dire que je m’imaginais des trucs. Mais ce garçon est vraiment débile ou quoi ?! Il s’est perdu cet abruti… Il m’a mentit pour … Une minute…. il m’a dit qu’il voulait me raccompagner mais que ça ne le dérangeait pas du tout vu qu’il habitait près de chez moi. Il m’a mentit ?! Tout ça pour me ramener à mon domicile ? Mais il est fou ou il le fait exprès ?

« - Lauriane ? Tu...
- Grimpes !
- Comment ça grimpe ?
- Je ne sais pas comment on dit en coréen mais en gros ça veut dire que je te demande de ramener tes fesses en haut !
- Mais t'es folles ou quoi? C’est hors de question que j'aille chez toi !
- Tu préfères rester là comme un con à attendre ? Je ne pense pas alors montes ! Je ne veux pas que tu passes la nuit dehors figures toi, je te déteste pas à ce point...
-Je croyais que tu m'aimais bien ...
- Ce n'est pas la question ! Mais oui je t'aime bien sinon je ne te proposerais pas ça ; je te taquine c'est tout. Aish et puis tu viens oui ou ... »

Je ne pus finir ma phrase qu'il était déjà là, il avait déjà commencé à grimper lorsque j'avais commencé ma phrase et étant d’une agilité hors pair il fut très vite monté, enfin bref maintenant il était à l'intérieur, voilà une bonne chose de faite! Maintenant il fallait que je fasse en sorte qu'il passe la nuit chez moi sans se faire remarquer ! Mission impossible en gros... Déjà connaissant mes parents et surtout mon frère, ils vont finir par le savoir, surtout si mon cher frangin le découvre lui qui fourre son nez partout... Par ce que lui il ne se contentera pas de le garder pour son humble personne !

« - Tu n’aurais pas pu me faire rentrer chez toi par la porte comme un être humain normalement constitué ?
- Tu penses que si j’aurais demandé à mes parents d’héberger pour la nuit un garçon qu’ils ne connaissent pas, que je connais moi-même seulement depuis peu de temps et qui en plus s’est perdu de sorte à ne pas savoir rentrer chez lui … T’es sur qu’ils auraient accepté ? Surtout si le garçon en question à une tête de pervers…
-Dis comme ça, c’est vrai que t’a pas tort mais… Yah comment ça avec une tête de pervers !
- Si ma fille me ramènerait un gars comme toi je me poserais des questions sur ses intentions.
- Alors toi, cria-t-il dans ma direction tout en s’approchant dangereusement de moi.
- Qu’est-ce que tu … »

Je ne pus finir ma phrase qu'il se prit les pieds dans je ne sais quoi qui trainait par terre tellement ma chambre était bien rangée, j’aurais dû le prévenir si je n’aurais pas voulu finir… Comme nous étions maintenant. C’est-à-dire allongés sur mon lit, lui sur moi donc dans une position des plus gênantes et qui pouvais évoquer de nombreuses choses.

« - Jong… Jonghyun tu peux te relever s’il te plait ? Tu m’écrases un peu…
- Ah ouais pardon…. je… Je me relève tout de suite. »

Alors qu’il s’apprêtait à se retirer j’entendis la porte s’ouvrir. Mon sang ne fit qu’un tour et sans réfléchir plus longtemps je poussais violemment Jonghyun qui finit par tomber à la renverse de mon lit provoquant un bruit sourd.

« - Je dérange ? raisonna la voix de mon frère à travers la pièce, me faisant rougir de honte.
- Mais non pourquoi dis-tu une chose pareille ? répondis-je du tac au tac. Rien qu’au son de ma voix il pouvait savoir que je n’étais pas à l’aise et puis il n’était pas aveugle il avait bien vu avec qui j’étais et dans la position dans laquelle nous étions.
- Yah mais t’es complétement folle de m’avoir poussé comme ça, je me suis fait mal, grogna Jonghyun en se relevant tout en se frottant la tête pour montrer qu’il avait mal.
- Hum t’es sur petite sœur ? Alors c’est qui ce mec ?
- En quoi ça te regarde, asséna le concerné.
- Je veux juste connaitre l’identité du gars qui voulait voler l’innocence de ma frangine!
- Alors toi ! Arrête de dire des choses pareilles ! criais-je rouge de honte.
- Si tu le dis… Même si ça explique pas pourquoi t’amènes ton petit copain à la maison sans que personne le sache. Ah, quoique les parents sont peut être au courant ?
-Non vas pas les voir ils ne le savent pas !
- Je gagne quoi si je ne dis rien ? demanda mon frère un sourire en coins sur les lèvres.
- Ma reconnaissance éternelle !
- Je m’en fou.
- Allez Alex soit sympa ! Je te ferais tes devoirs tout ce que tu veux !
- Toi faire mes devoirs ? Laisse-moi rire t’es même pas capable de faire les tiens toute seule. Et faire ce que je veux je ne sais pas à quoi tu pourrais me servir … »

Jonghyun se mit alors à rire ; je me suis de suite retournée pour le fusiller du regard alors que je cherchais quelque chose pour que mon cher frère ne dise rien à personne.

« - Si tu ne dis rien je te file du fric ! Ça te convient ?
- Combien ? me demanda-t-il avec un sourire narquois.
- Je peux déjà te filer 50 euro…
- C’est trop peu…
- Mais allez ! Je ferais aussi la vaisselle à ta place, je rangerais ta chambre je te couvrirais quand tu sortiras sans autorisation je serais même ton esclave s’ il le faut.. Alors s’il te plait dis rien !
- Bon ok ça me va, sauf que pour cacher ton mec tu te débrouilles, finit t’il tout en claquant la porte.
- Bon ba en gros… On est dans la merde ! Compris alors Jonghyun qui venait comme de se réveiller.
- On vient de se faire choper par mon frère qui croit qu’on est ensemble et on dirait que ça ne te fait rien du tout?
- Ba… ça peut être marrant ! »

Je me suis contentée de soupirer avant de me lever pour aller fermer à clé cette fichue porte.. Qui sait cette fois, il se pourrait que se soir ma mère vienne l’ouvrir sans en avoir eu l’autorisation et malheureusement avec elle je passerai un très mauvais quart d’heure ! Alors que je verrouillais la porte de la chambre je pensais à la soirée, à son déroulement que j’espérais sans encombre, car si par malheur mon ami asiatique se faisait repérer je pense que lui, aussi bien que moi ne sortirons pas vivants de cette découverte… Il fallait qu’il reste discret, surtout quand je partirais manger, car désolé mon grand mais j’ai trop faim pour prétexter ne pas vouloir venir à table ! Bon après il va falloir que je lui ramène quelque chose quand même… Je ne voulais pas qu’il meurt de faim après l’avoir sauvé du froid glacial qui régnait dehors! Perdue dans ma réflexion je ne fis pas attention que ce jeune homme était en train de fouiner dans mes affaires.. Dès qu’il vit que je m’en étais aperçu, il me regarda l’air gêné de s’être fait prendre la main dans le sac.

« - Je t’ai pas invité généreusement chez moi, enfin dans ma chambre plutôt, pour que tu fouilles ou je ne sais pas trop quoi . Alors écoutes bien mon grand, tu ne touches à rien, tu ne regardes rien tu ne fais rien sans que je t’en donne mon autorisation ! Tiens si tu ne sais pas comment t’occuper tu peux faire tes devoirs et les miens par la même occasion ! Comme ça tu n’auras plus rien à faire pour me rendre la pareille après le service que je t’ai rendu en t’hébergeant !
- Qui t’a dit que je comptais te rendre un service en échange ?
- Jonghyun franchement tu me …
- Lauriane à table ! fis une voix que je reconnu comme celle de ma mère qui raisonnait dans l’escalier.
- Bon je vais manger, tu ne sors pas d’ici compris ? Et si tu entends par malheur quelqu’un venir dans la direction de ma chambre tu te caches en dessous du lit, je ne sais où mais tu te caches, débitais-je rapidement tout en sortant de la chambre, ah oui et aussi tu ne fouilles pas sinon je te tue ! concluais-je tout en claquant la porte. »

Je l’entendis me répondre, mais j’étais déjà dans l’escalier, me précipitant vers la cuisine car je ne préférais pas laisser Jong seul, trop longtemps ; rien qu’à imaginer ce qu’il pouvait faire seul dans ma chambre ne me plaisait pas du tout. Vu son caractère il serait capable de tout, rien que pour me faire regretter de l’héberger ! Une fois arrivée à table je voyais mon frère toujours un éternel sourire au coin des lèvres, alors que mes parents me lançaient eux des grand sourires sincères. Mon dieu, si ils savaient ce qu’il se passait la haut. Enfin je serais certainement morte s’ils l’apprenaient. Le repas se passa donc dans une ambiance pesante, mon frère prenait un malin plaisir en me charriant par rapport à ce qu’il avait vu avant, mais de sorte à ce que ma mère et mon père ne comprennent pas. Du coup la discussion tournait autour de moi, si j’avais un petit ami et tout ce qui va avec. De plus, profitant de mon statut d’esclave, mon frangin m’a demandé plusieurs services que je fus obligé d’accepter, si je ne voulais pas qu’il révèle la vérité à mes parents. Donc maintenant je me dois de lui donner mon argent de poche pendant tout un mois, de faire à sa place le ménage pendant une semaine et faire ses multiples punitions en passant par les math jusqu’à la musique. Que de bonnes choses en perspective… Bien sûr nos parents se sont demandés pourquoi j’ai eu cette soudaine bonté envers l’ainé mais bien évidemment et heureusement d’ailleurs, celui-ci trouva une excuse pour expliquer cet élan de générosité venant de moi ! Finalement le repas s’est terminé dans la joie et la bonne humeur même si je n’oubliais pas l’intrus qui était chez moi ! Après avoir avalé mon repas je pris deux trois trucs dans le frigo avant de monter en trombe à l’étage, me demandant ce qu’il avait bien pu faire tout ce temps tout seul. Car le repas s’était éternisé et en plus de ça j’avais dû rester pour faire la vaisselle à la place de mon frère et aider ma mère qui m’avait alors empêchée de remonter. Finalement une fois arrivée en haut, dès que la porte fut ouverte, je m’empressais d’abord de la fermer à clé avant de chercher mon invité du regard. Je le vis alors, allongé sur le lit, les yeux clos. Je m’approchais un peu, tout en le regardant fixement ; il s’était endormi, et visiblement il dormait déjà d’un sommeil profond. Je m’assis alors à ses côtés et continuai à l’observer avec insistance. J’étais attendrie par la vision de ce garçon endormi. Il était tellement mignon et innocent. Sans m’en rendre compte je le regardais dans les moindres détails m’attardant même sur des zones ou mes yeux n’auraient pas dû se balader. Bizarrement j’étais bien, là à le contempler alors que lui dormait, et au fil des minutes mes paupières devinrent lourdes, et je finis par m’endormir à ses côtés…






Alors que je dormais paisiblement, les rayons du soleil qui passaient à travers la fenêtre vinrent me titiller le visage faisant ainsi ouvrir mes yeux encore fatigués. Je ne savais pas trop comment s’était finie la journée hier, je pense m’être assoupi mais finalement je me suis bel et bien endormi pour la nuit entière. Alors que je commençais lentement à me réveiller, je sentis comme un poids sur moi. Je dirigeais alors mon regard sur la chose qui m’empêchait de me redresser, c’était en fait Lauriane, la tête posée sur mon torse, qui dormait profondément. En temps normal je l’aurais poussée bien loin de moi mais ce contact ne me dérangeait pas, bien au contraire d’ailleurs. Je me mis alors en tête de ne pas la réveiller de la laisser dormir encore un peu. Je la tirais alors pour la rapprocher de moi et la cala plus confortablement dans mes bras. Je remis alors ses mèches de cheveux en place tout en regardant son visage, ne m’étant jamais attarder sur son physique, même si je dois avouer que j’aurais peut-être dû finalement. Ses cheveux blonds, mi- longs, que je m’amusais souvent à décoiffer lorsque nous étions en cours tombaient le long de son visage fin et angélique, au teint rosé. Ses yeux clos révélaient en fait des magnifiques yeux bleu lagon qui me regardaient toujours avec mépris alors que ses lèvres que je devinais douces, ne laissaient presque jamais apparaitre un sourire qui me serait destiné. Perdu dans ma contemplation je ne me rendais pas compte du temps qui passait et de ce qui se passait aux alentours. Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, des bruits de pas qui se rapprochèrent de plus en plus, puis qui s’arrêtèrent devant la porte de la chambre. Laissant alors retentir une voix forte qui appelait sans cesse le nom de la jeune fille qui était dans mes bras.

« - Lauriane ? Depuis quand tu verrouilles la porte de ta chambre ? Lauriane !
- Yah, la petite blonde, réveilles-toi je crois qu’on a un petit problème, murmurais je à l’endormie.
- Hum maman laisses-moi dormir, grommela t’elle tout en s’agrippant un peu plus à mon t-shirt.
- Je ne suis pas encore ta mère mais la vraie est derrière la porte.
- Quoi ?! réalisa-t-elle alors tout en se redressant violemment, ne se rendant même pas compte de la position dans laquelle nous étions.
- Lauriane ? Si tu n’ouvres pas cette porte dans deux minutes je te jure que…
- Oui maman je viens ouvrir !
- Mais pourquoi tu as verrouillé la porte tu me caches quelque chose ou quoi ?! »

Nous nous sommes alors regardés, nous empêchant de rire par ce que oui elle cachait quelque chose et pas des moindres. En parlant de cachette… Faut peut-être que je me planque moi ! Alors que Lauriane expliquait pourquoi elle avait verrouillé la porte à l’aide d’une excuse bidon tout en prenant son temps pour aller lui ouvrir j’entrepris de me mettre en dessous du lit pour ne pas me faire repérer. Malheureusement je ne pus passer en dessous en vue de ma corpulence et je me suis donc dirigé vers l’armoire, avec peine, vu le bordel qu’il y avait aussi à l’intérieur ; mais je finis par rentrer. Il faisait noir là-dedans, je voyais rien du tout et pour seule solution, je mis en route mon portable qui était resté éteint dans ma poche depuis hier après-midi. Alors qu’il s’allumait laissant rentrer un peu de lumière dans l’armoire, j’écoutais la conversation qui se déroulait à quelques mètres de moi. Seulement mon téléphone se mit à vibrer, me laissant voir une trentaine d’appels en absence et de sms venant de ma mère, et merde ! J’ai oublié de la prévenir hier, elle a dû se faire un sang d’encre… Appeler les flics, les hôpitaux, mon père et je ne sais qui d’autre ! Mon portable se mit alors soudainement à sonner, une sonnerie qui retentit bizarrement bien fort, ce qui eut l’air de déranger ou du moins intriguer la maitresse de maison, car pour être honnête je ne pense pas que sa fille écoute de la musique coréenne, surtout que leur discussion d’avant était assez bizarre, la mère demandant à son enfant si elle cachait quelque chose. C’est alors que sans que je puisse faire quoi que ce soit la porte de l’armoire s’ouvrit brutalement, et c’est à ce moment que je compris que je venais de me faire démasquer, à cause de ma propre mère en plus.

« - Vous n’avez rien à me dire tous les deux ? »

Je me suis alors contenté de déglutir, suivi bientôt par mon amie qui avait très bien compris comme moi, que nous étions vraiment mal barrés…

Depuis l’incident les mois avait fini par passer plus vite que je ne l’aurais cru. Je m’étais considérablement rapproché de mon amie blonde, depuis le fameux épisode ou nous nous sommes fait démasquer dans sa chambre. Depuis ce jour d’ailleurs, aucune de nos deux familles n'étaient pour le fait que nous nous voyions. Ses parents à elle, depuis mon intrusion dans leur vie familiale, me détestait même si dans un sens c’était à prévoir. Son frère quand à lui, étant au courant de ma venue, s’est fait punir par ma faute et je pense qu’à présent il veut juste me casser la figure, surtout qu’il ne peut plus profiter des services de sa sœur... Mes parents eux n’étaient absolument pas pour le fait que je me rapproche de cette fille, ma mère s’étant inquiétée comme une folle quand je ne suis pas rentré ce soir la.Elle voyait maintenant d’un très mauvais œil la personne qui m’avait hébergé. Mon père quant à lui me répétait de ne pas m’engager dans ce genre de relation, pensant que je tombais amoureux ce qui peut être… n’était pas faux ; par ce qu’un retour en Corée pourrait très bien arriver, comme un départ dans un autre pays. Notre emménagement en France n’était pas définitif, même si nous devions rester un certain temps. Au bout d’un moment j’étais sur de retourner chez moi ; même si cette idée m’enchantait avant, plus le temps passait et plus je craignais que cela n’arrive. En fait, je ne sais pas pourquoi je me suis attaché à cette fille. Son caractère sa façon d’être, la manière dont elle me parlait et dont elle se comportait avec moi, me plaisait énormément ; elle me rendait comme fou quand elle n’était pas là ; seule elle savait m’apaiser et me calmer sans que je sache pourquoi et surtout me redonner le sourire en ne faisant rien de spécial. Mon père qui craignait que je ne tombe amoureux, avait je crois bien raison ; j’étais complètement fou d’elle, et je pense même que c’était réciproque…. Enfin je l’espérais plutôt… Mais du moins si elle ne tenait pas un minimum à moi, pourquoi est-ce qu’elle aurait laissé tomber tous ses amis pour moi ? Amis qui dans un sens, étaient bien trop égoïstes pour accepter notre rapprochement, ils l’ont tout simplement laissée tomber par jalousie ou même à cause de moi, étant un garçon asiatique très peu loquace et sympa au premier abord. Pour ma part je me fichais de ce qu'on pouvait penser de moi mais elle ? Mais alors m’aimait-elle vraiment pour accepter cela ? Le fait qu’elle sorte souvent avec moi en ville et désobéisse à ses parents pour qu’on puisse se voir en cachette la nuit montre qu’elle tient à moi ? Je repensais alors à nos sorties nocturnes, rien que tous les deux ; nous le faisions souvent, aucune de nos famille ne se doutait de ce qu’on l’on tramait et tant mieux ! Nous nous retrouvions dans n'importe quel endroit ou l'on pouvait être tranquille et cela convenais aussi bien à moi qu'à elle. Nous nous rencontrions au moins une fois par semaine et aujourd’hui c’était spécial, nous étions samedi et c’était le jour de son anniversaire. Allongé sur mon lit je réfléchissais à ce que je pourrais faire pour le fêter avec elle… Et pour choisir par la même occasion un cadeau qui pourrait lui plaire. Il se faisait déjà tard et je n’avais aucune idée de ce que je pourrais lui offrir comme ce que je pourrais faire en sa compagnie. Ma tête enfouie dans mon oreiller, je réfléchissais encore et toujours à ce que je pouvais bien faire mais je ne savais absolument pas ; à vrai dire je n’étais pas doué aussi bien pour les surprises que pour les cadeaux… Énervé je me suis levé en trombe de mon lit faisant glisser au sol toutes les affaires qui y étaient présentes, dont des feuilles qui s’éparpillèrent partout au sol, m’obligeant ainsi à les ramasser si je ne voulais pas perdre quelque chose de surement important. Je pu y reconnaitre mes devoirs de math, ma rédaction de français ainsi que des documents administratifs, accompagnés de mes compositions, qui étaient les plus nombreuses. Je les ramassais alors, laissant sur le côté les copies qui ne m’intéressaient pas, et gardant mes chansons, toutes les chansons que j’avais composées une fois ici. Je fus alors surpris en voyant le continue de mes écrits qui traitaient tous quasiment du même sujet… L’amour, l’amour, l’amour et encore l’amour ! Pourquoi j’ai écrit de tels trucs moi ? Avec hâte je suis allé chercher ma pochette contenant tout ce que j’avais pu composer dans ma vie, et auparavant les thèmes de mes chansons n’étaient pas aussi mielleux et niais que ça ! Pourtant mes compos reflétaient toujours à merveille mes sentiments mais je … Sans que je sache pourquoi je me mis à penser à Lauriane, mais pourquoi je pense à elle en cherchant pourquoi j’ai écrit de telles choses ! Je me suis alors laissé tomber sur le matelas doux et moelleux de mon lit tout en relisant mes textes à l’eau de rose qui étaient destiné à servir de paroles pour mes chansons. Quand soudain l’une d’elle attira particulièrement mon attention. « S'il te plait, donne-moi une chance, car quand tu me regardes avec ces yeux je veux t'enlacer. Pour moi, tu es comme un renard joueur. Juliette ! Je te donnerai mon âme, Juliette ! S'il te plait acceptes-moi. Juliette ! De plus en plus doucement je te soupirerai ma sérénade... » À la lecture de ces mots écrits en coréen je ne pus m’empêcher de rougir fortement, comment j’avais pu écrire de tels trucs ?! Je crois que les cours de français me montent trop à la tête, pourquoi la fille s’appelait Juliette… Ne voulais-je pas plutôt mettre son prénom ? Je doutais vraiment des sentiments que je ressentais pour elle mais relisant chaque mots de cette chanson, ainsi qu’un bon nombre d’autres que j’ai pu écrire après sa rencontre, m’ont permises d’ouvrir les yeux sur la véritable nature de mes sentiments. Je pensais souvent, trop souvent à elle, je tenais beaucoup trop à sa personne, j’étais heureux rien qu’en étant en sa compagnie et rien que le fait de la voir me sourire me rendait fou. Mon père, pour une fois, avait raison. Je ressentais bien des sentiments plus qu’amicaux pour cette fille, c’était évident. Soupirant pour la énième fois de toute la soirée, je me suis levé subitement, prenant le papier ou était notées les fameuses paroles exprimant mes sentiments réels envers elle, et saisissant de mon autre main ma guitare rangée soigneusement dans son étui, je l’accrochai à mon épaule de sorte à ce qu’elle soit maintenue dans mon dos. Sachant que je ne pourrais sortir à cette heure, surtout pour rejoindre la personne qu’i l m’était interdit de voir, je me suis dirigé vers ma fenêtre, dans le but de sortir sans autorisation. Je l’ouvris alors légèrement, quand tout à coup la porte de ma chambre s’ouvrit à la volée, laissant apparaitre mon père me fixant avec un regard assassin. J’aurais pu m’enfuir mais si je voulais rester vivant je devais me tenir plutôt tranquillement ici, car si mon géniteur avait eu des fusils à la place des yeux j’aurais été mitraillé sur place. C’est alors que je me suis décidé à fermer ma seule issue de fuite avant de me retourner vers mon père. Son regard était sévère et insistant et je me doutais qu’il y avait quelque chose qui se tramait. Je déglutis alors, imaginant ce que mon père pouvait bien me dire.

« - Il faut qu’on parle, annonça d’un ton glacial tout en se rapprochant de moi lentement. »

C’est à cet instant que j’avais compris qu’il se passait vraiment quelque chose de pas net, et c’est à ce même moment que je me mis à avoir peur, terriblement peur de connaitre la vérité.

PoV Lauriane :

Pas un appel, pas un sms, pas un email… Rien ! Cela faisait plusieurs heures que je tournais en rond dans ma chambre en furie à cause de cet abruti ! Il avait osé oublier mon anniversaire ! Depuis ce matin j’attendais impatiemment qu’il me le dise mais rien! Monsieur ne voulait même pas se donner la peine de m’envoyer un malheureux sms ou de m’appeler une petite minute! Je n’avais jamais été comme ça, jamais auparavant je me serais énervée pour ce genre de chose ; mais aussi bizarre que ça puisse être, le simple fait de savoir qu’il pouvait avoir oublié que c’était mon anniversaire me déchirait le cœur. J’avais beau être blonde je n’étais pas si bête que je puisse paraitre, j’avais bien compris ce que je ressentais pour lui… Ce sentiment qui nous pousse à toujours vouloir à être avec lui, ce sentiment qui nous oblige à être heureux ou à être triste selon son humeur, ce stupide sentiment qui nous fait sourire rien qu’en voyant son visage et à vouloir être sans cesse à ses côtés, dans ses bras pour ne plus jamais en sortir. Ce stupide sentiment appelé l’amour. Je savais dès ma rencontre avec lui qu’il allait changer ma vie et j’avais raison ; je savais dès le premier regard que ce garçon allait jouer un rôle important dans mon existence et je ne m’étais guère trompée. Tout en pensant à ça je trépignais sur place, jetant de bref coup d’œil à mon portable avant de le balancer sur mon lit voyant qu’aucun message ne s’affichait. Je commençais à vraiment perdre patience, me retenant de l’appeler pour lui dire ma façon de penser, quand d’un coup mon portable se mit à sonner m’avertissant que je venais de recevoir un nouveau message. Je me suis alors précipitée pour lire le contenu de celui-ci ou plutôt connaitre l’identité du destinataire. C’est alors que je découvris avec amertume un sms venant de mon frère, trop flemmard pour venir me parler directement dans ma chambre alors qu’il se trouvait à quelques mètres à peine de moi. Faux espoir, ce n’étais pas la personne que j’attendais… Complétement blasée, je me suis laissé tomber au sol, les larmes aux yeux, il m’avait finalement oubliée. J’étais pathétique, ressentir une telle tristesse à cause d’un garçon à qui je donnerai n’importe quoi par amour, garçon qui n’en avait en fait rien à faire de moi, c’était évident. Mais pourtant au bout d’une dizaine de minute le message tant attendu arriva, c’était lui, mon cœur loupa un battement, et j’ouvris avec hâte ce qu’il m’avait envoyé, « viens au café où l’on va d’habitude, j’ai quelque chose d’important à te dire. » Quoi ?! C’est tout ? Il se fiche de moi, quoi que … Peut être me fait-il une surprise ? Peut-être à t’il prévu quelque chose ? Un sentiment d’angoisse, d’excitation et de bonheur se mélangeait à la fois, et c’est en m’imaginant tous les scénarios inimaginables que je me suis précipitée vers la porte d’entrée dans le but d’aller au café ou nous avions l’habitude d’aller tous les deux. Ma mère bien sûr essaya de me retenir mais c’était peine perdue ; je sais que j’aurais du sortir en toute discrétion mais j’étais beaucoup trop pressée pour perdre mon temps à faire une mise en scène et descendre du toit comme j’avais l’habitude auparavant. C’est seulement au bout d’une vingtaine de minutes que je fus arrivée au lieu de rendez-vous ; vu l’heure tardive il ne devait pas y avoir grand monde à l’intérieur du café ; mais à ma plus grande surprise une fois arrivée à l’intérieur, personne n’était présent. Il faisait noir et je ne percevais aucun son mis à part une mélodie, une guitare surement, avec une voix douce, grave et suave qui chantait dans une langue inconnu. Bizarrement cette voix sonnait comme celle de… Jonghyun ?! Je m’avançais alors encore et le vis, chantant en coréen tout en grattant son instrument. C’était la première fois que je le voyais chanter et il avait vraiment une voix des plus magnifiques, tel un chanteur renommé ; les sons qui sortaient de sa bouche m’hypnotisaient complètement. Je m’approchai alors pensant qu’il ne m’avait pas vue, même si je m’étais trompée. Il se retourna alors pour me faire face, continuant de jouer sans s’interrompre, me regardant droit dans les yeux. Je m’assis face à lui, profitant de la musique qui m’était jouée, puis au bout de quelques minutes il se stoppa net, alors que le gérant du café arrivait avec un magnifique gâteau ou était disposé le nombre de bougies correspondant à mon âge. Toujours sans un mot, Jonghyun me fis signe de souffler les bougies tout en entamant une nouvelle chanson avec sa guitare. Joyeux anniversaire, disait-il accompagné de son instrument, les larmes me montèrent aux yeux, à juste raison, puisque j’étais aujourd’hui avec la personne à qui je tenais le plus en ce monde. Il lâcha alors sa guitare et découpa le gâteau, me donnant une part avant d'en prendre lui même une.

« - J’ai cherché désespérément quoi faire pour ton anniversaire mais je n’ai pas trouvé mieux que de réserver le café pour que l’on soit tranquille ; j’espère que ça te va, dit-il tout en mangeant un morceau de gâteau tel un affamé.
- Oui, ça me va parfaitement, je suis très touchée, ajoutais-je en retour tout en piochant moi aussi dans mon assiette.
- Je voulais aussi t’offrir un cadeau mais… Je n’ai rien trouvé alors…
- Je ne demande pas de cadeau, ce que tu as fait, déjà, me rend très heureuse, et seule ta présence me suffit. »

Il eut l’air touché de ma réponse et laissa tombé dans l’ assiette sa cuillère ,ce qui me fit rire suite à sa maladresse.

« - Je veux quand même t’offrir quelque chose ! Ce n’est pas un anniversaire sinon !
- Tu sais que tu es têtu !
- C’est pour ça que tu m’aimes non ? »

Je me mis automatiquement à rougir, il ne faisait jamais attention à ce qu’il disait… Alors que je finissais ma part de dessert, il en profita pour se rapprocher de moi et me prendre le poignet ; il retira un bracelet du sien avant de me le mettre au même endroit que lui. Je fus surprise de découvrir qu’il s’agissait de sa gourmette, ou était inscrit son nom ainsi que sa date de naissance.

« - Non je ne peux pas accepter Jong ! Je sais que c’est quelque chose d’important en plus je …
- S’il te plait acceptes-le. De toute façon je ne t’en laisse pas le choix, affirma-t-il aussitôt, et puis comme ça tu penseras toujours à moi, je serais toujours avec toi ou que tu sois.
- Mais…
- Chut, continua mon ami tout en me mettant son index en face de mes lèvres, d’ailleurs… Si tu acceptes mon cadeau je te dis ce que je devais t’avouer d’accord ?
- Par ce que ce n’était pas le fait de me souhaiter un joyeux anniversaire ?
- En quelque sorte, mais j’ai quelque chose de vraiment important à te dire, murmura t’il comme gêné. »

Je n’eus pas le temps de répondre quelque chose, qu’il empoigna sa guitare et commença à jouer, c’était une musique semblable à une ballade, très jolie dont la mélodie m’emportait complètement. Il se mit quelques instants plus tard à chanter alors que la chanson devenait plus rythmée ; il chantait pour moi. Sa voix m’électrisait et le fait de savoir qu’il ne chantait pour personne d'autre que moi faisait battre mon cœur encore un peu plus vite. Il me regardait langoureusement, droit dans les yeux en me souriant sincèrement. Il avait beau chanter en coréen sa voix et son talent à la guitare me faisait monter les larmes, je ne connaissais pas la signification des paroles mais je me doutais de leurs beautés « Juliette » était le seul véritable mot que je comprenais, avec quelques mots anglais qui se baladaient par ci par là ; puis finalement la musique prit fin et il s’arrêta. N’enchainant pas avec une autre musique, il me regarda longuement sans dire un mot.

« - Bon c’était bien beau mais tu devais me dire ?
- Cette chanson était ce que j’avais à te dira, m’avoua-t-il un sourire béat sur les lèvres. »
- Comment ça ? C’était ça ce que tu avais à me dire ?
- Les paroles veulent tout dire.
- Mais… Je ne parle pas un mot de coréen moi !
-Tu veux une traduction ? me demanda alors Jonghyun tout en se mordant la lèvre inférieure et me dévorant du regard, chose qui me gênait énormément.
-Oui ce ne serait pas de refus ! »

Sans que je ne comprenne quoi que ce soit il se leva rapidement de sa chaise et vint vers moi, me tirant délicatement par la nuque et rapprocha son visage du mien pour capturer mes lèvres dans un baiser tendre et passionné à la fois. J’étais comme tétanisée ; était-ce un rêve ou Jonghyun était en train de m’embrasser là ?! Avant que je puisse comprendre quoi que ce soit par moi-même il se retira de moi et tout en plantant son regard dans le mien, il me dit des mots, que jamais j’aurais pu croire qu’il me dirait un jour.

« - Je t’aime… C’était en gros ce que voulait dire cette chanson, j’espère que la traduction t’a suffi, souffla t’il tout en ne me quittant pas des yeux, je ne te demande rien en échange, je veux juste que tu le sache. »

Je ne savais quoi répondre, j’étais pétrifiée ; les larmes me montèrent aux yeux mais je m’étais juré de ne pas pleurer, je ne voulais pas me montrer si faible devant lui. Suite à mon manque de réaction il me regarda inquiet ; il voulait certainement me demander ce qui n’allait pas, mais je l’empêchai de parler en capturant à mon tour ses lèvres douces et sucrées. Il eut l’air surpris de ma subite initiative mais cela n’eut pas l’air de lui déplaire pour autant ; il me prit par la taille et me rapprocha de lui, avant d’être séparé par manque de souffle.

« - Je pense, que ma réponse, est assez claire, murmurais-je essoufflée. »

Je relevai alors la tête pour le regarder, et je le vis, les larmes aux yeux, larmes qui ne tardèrent à rouler le long de ses joues. Il se détacha alors de moi et me tourna le dos, essuyant du revers de la main les gouttes salées qui s’échappaient de ses yeux.

« - Je suis désolé… Je suis désolé je n’aurais jamais dû faire ça.
- Quoi ? Comment ça je…
- Jamais je n’aurais dû t’embrasser, de chanter cette chanson, te révéler mes sentiments, j’aurais dû continuer à vivre comme si de rien n’était sans te le dire. Je ne pensais pas que tu m’aimais à ce point, je voulais juste te le dire mais même si j’espérais que mes sentiments soient partagés je ne voulais pas je …
- Attends tu m’expliques ? Pourquoi tu réagis comme ça ! Tu devrais être content que je ressente la même chose que toi ! le coupais je, ne comprenant pas sa réaction.
- On ne peut pas… être ensemble. Je… Je ne sais même pas moi-même pourquoi j’ai réagis comme ça ! Je voulais te le dire mais finalement ce que j’ai fait va juste nous faire souffrir…
- Si c’est à cause de nos parents je peux supporter tout ce qu’ils me diront, on fera comme on faisait depuis toujours on se verra en cachette, on sortira ensemble sans que personne ne le sache on…
- Je retourne en Corée en fin de semaine. »

A ces mots mon sang se glaça. Non ce n’est pas possible... Je ne peux pas passer du rêve au cauchemar de cette façon. Ce qu’il vient de dire ne peut être vrai, il ne peut pas partir comme ça, pas si vite. Il ne peut pas partir ! Il ne peut pas me laisser, il n’a pas le droit ! Pas comme ça, pas de cette manière, pas après m'avoir fait un si beau cadeau, après m'avoir révéler ses sentiments et m'avoir embrassé me montrant tout l'amour qu'il ressentait pour moi. J'était trop amoureuse de lui pour le laisser s'en aller en fin de semaine, pour partir si loin, non il devait mentir...

« - C’est… C’est une blague rassures moi ? Tu essayes encore de te payer ma tête c’est ça ?
- Je suis désolé, se contenta-t-il de répondre. »

Je me mis alors à fondre en larmes, me laissant tomber sur le sol et laissant s’écouler toutes les larmes de mon corps. Pourquoi cela devait-il se terminer comme ça ? Après toutes les épreuves que nous avions vécues ? Au début nous ne nous aimions pas forcement ; mais au fur et à mesure nous avons finis par nous rapprocher et tomber chacun de notre côté amoureux de l'autre. Malgré les épreuves, nos parents nous empêchant de nous voir, aujourd’hui il allait partir, retourner chez lui, me laissant seule. Pendant que je pleurais, mon amant s’accroupi à mon niveau et me pris dans ses bras, me caressant les cheveux et se mettant à chanter pour me consoler. Il m’avoua entre deux chansons de nombreuses choses me parla de cette chanson « Juliette » qu’il avait écrite pour moi, et d’un grand nombre de chansons qu’il avait écrites pour ma personne ou en pensant à moi. Tout en me parlant je regardais la gourmette qu'il m'avait donné précédemment, ce bijoux qui prenait d'un coup une valeur encore plus importante. Il voyait alors que je caressais du bout des doigts son cadeau et me souris, un sourire qui allait énormément me manquer... Puis il se mit à chanter cette chanson, Juliette, chanson qui avait un titre qui avait malheureusement tout son sens. Il n’avait pas tout à fait tort, le titre de sa chanson était bien trouvé par ce que nous étions comme Roméo et Juliette, deux êtres qui s’aiment, mais d’un d’un amour impossible…